Le Vice-Premier ministre honoraire de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, Peter Kazadi Kankonde, a révélé, ce samedi, aux États généraux de la justice dans le panel où il est Intervenu, le fait que les actes criminels impunis sont à la base de l’insécurité et la peur dans la population. Une situation qui se manifeste également, selon lui, par la dégradation de la qualité de vie des populations.
« Les actes criminels impunis créent la peur et l’insécurité dans la société. Il s’en suit une dégradation de la qualité de vie des populations. Les habitants des contrées soumises à l’insécurité accrue ne se sentent pas protégés et cela crée une érosion de confiance aux autorités. Il s’ensuit notamment la montée de la criminalité, la perte de confiance de la population aux institutions en générale et en l’institution judiciaire en particulier, le manque d’équité et la corruption réduisent la confiance des citoyens au système judiciaire, les poussant souvent à ne pas signaler les abus ou à recourir à la justice populaire, l’absence de sanction renforce l’impunité« , a-t-il ajouté.
Le VPM honoraire de l’intérieur, Peter Kazadi Kankonde, a également souligné la circulation incontrôlée et ses conséquences. Pour lui, le défaut de contrôle des mouvements urbains favorise la circulation des armes, drogues et biens volés dans les villes.
« La circulation incontrôlée facilite les actes et l’organisation des bandes criminelles et la création de « zones de non-droit » où les forces de l’ordre n’ont pas de véritable contrôle« , a-t-il expliqué.
Face à celà, Peter Kazadi parle de la nécessité de mise en place d’une bonne coordination entre les forces de l’ordre.
« Pour parer à cette situation, il est nécessaire de mettre en place une bonne coordination entre les forces de sécurité en vue d’assurer des contrôles aux frontières et des inspections locales« , a-t-il proposé.
Dans cette même configuration, Peter Kazadi a évoqué le désaveu de la justice, une crise de confiance et défis.
« Avec une justice affaiblie, les criminels et l’élite politique ou économique corrompu échappent souvent aux sanctions, renforçant un sentiment d’impunité dans le pays. La lenteur des procédures, le manque de transparence dans le traitement des dossiers liés au banditisme et les libérations sous caution intempestives, sont perçues comme une faiblesse face aux délinquants. L’on constate une frustration croissante de la population envers la justice, vue comme incapable de rendre des décisions fermes et dissuasives. Ainsi découragés, les citoyens refusent de collaborer avec les autorités et préfèrent recourir à la « justice privée » se constituant en une sorte des milices ou groupes d’auto-défense, aggravant par la même occasion le phénomène décrié« , a-t-il fait savoir dans sa contribution aux États généraux de la justice en République démocratique du Congo.
Jeff KALALA