Le monde célèbre ce jeudi 14 novembre, la journée du diabète, « Il en existe deux sortes. Le diabète du type un (1) qui affecte les jeunes de moins de 20 ans, et celui du type, qui affecte des grandes personnes, donc au-delà de 40 ans. » Les mots de docteure Micrette Ngalula dans une interview exclusive accordée à Topnwes.com à l’occasion de cette célébration.
Les causes du diabète
Parlant des causes de cette maladie, Docteure Micrette évoque plusieurs facteurs, c’est notamment, le manque d’exercice physique, un régime alimentaire déséquilibré et un problème génétique.
« Pour les jeunes, ils développent les anticorps contre le pancréas et les cellules productrices de l’insuline et, du coup, le pancréas, qui est l’organe qui produit l’insuline, ne produit plus rien et le sucre stagne dans le sang. Du coup, nous avons le diabète. Et le diabète du type 2 est un diabète environnemental chez les personnes qui ont un régime déséquilibré, qui sont sédentaires, qui n’ont pas d’activité physique, et ça va faire que le sucre stagne dans le sang, l’insuline ne sait pas agir. Les deux types ont un soubassement commun, c’est parfois un problème génétique, héréditaire, des parents, que nous héritons de nos ancêtres. » Souligne-t-elle.
Concernant la prise en charge du diabète, cette professionnelle de la santé précise que dans le type 1, on ne produit pas du tout l’insuline, et donc le traitement consiste à donner des injections d’insuline à vie. C’est une maladie qui ne guérit pas parce que le pancréas s’est totalement détruit. Et donc, il faut un apport extérieur de l’insuline.
« Dans le type 2, lorsqu’il y a une hyperglycémie qui s’installe, il y a des médicaments qu’on va donner, des antidiabétiques oraux. Et ça peut régulariser, soigner tant soit peu, mais s’il arrive que ces antidiabétiques oraux n’arrivent plus à gérer la situation. En ce moment-là, on doit passer à l’insuline pour pallier aux complications liées à l’hyperglycémie. » Poursuit-elle.
Le mode de prévention
Cette gynécologue obstétricienne évoque plusieurs facteurs pour prévenir le diabète :
• Si vous êtes dans une famille où il y a des diabétiques, vous devez savoir que vous êtes à risque de développer la maladie. Il vous faut gérer, contrôler votre l’alimentation, comme nous l’avons dit, beaucoup de graisse, de sucre, de lipides, sans que vous ne fassiez des exercices physiques, c’est vraiment très important pour développer le diabète. Associer une activité physique régulière. Ça va favoriser que l’insuline puisse agir normalement et que le taux de sucre soit contrôlé ;
• Pour les personnes qui sont déjà diabétiques, nous leur demandons de suivre le traitement, parce que lorsque le sucre augmente dans le sang, il devient toxique, pour plusieurs cellules (le cerveau, les yeux, le cœur, les reins), tous ses organes vont être frappés lorsque le diabète est déséquilibré. Une maladie du sucre peut occasionner d’autres maladies d’une manière diffuse, et c’est donc ce que nous demandons aux personnes diabétiques de suivre les conseils des médecins, de prendre les médicaments, et surtout de poser des questions pour des choses qu’ils n’ont pas bien comprises.
Il faut rappeler que l’édition 2024 est célébrée sous le thème « Briser les barrières et combler les lacunes » Un thème que Dr Micrette Ngalula trouve interpellateur. Elle pense qu’il est important que le gouvernement et les différentes ONG interviennent dans la prise en charge de cette maladie qui est chronique. Et toute personne n’a pas les moyens de payer le traitement.
« Briser les barrières », c’est-à-dire que les personnes diabétiques ne doivent pas manquer un traitement. Malheureusement, dans notre pays, les personnes diabétiques se prennent en charge. Comment est-ce qu’on va briser les barrières ? Une femme qui est dans le fin fond de la ville de Lubumbashi est amenée à payer les médicaments régulièrement. Vous voyez que c’est une barrière éducationnelle, financière. Il faut donner l’information d’abord. Pour que les autres personnes savent que les médicaments du diabète existent et qu’on ne doit pas rester dans le traitement avec l’herbe amère parce que c’est une barrière au traitement. »
Et de conclure
« Si cette barrière de payer les médicaments persiste, la mortalité va augmenter, et donc le diabète est une maladie chronique ; le traitement est à vie et parfois, c’est très difficile pour certaines familles d’assurer les soins, et donc le gouvernement, les organismes, les ONG peuvent aider pour que cette barrière de l’accès au traitement soit levée ».
Le thème de cette édition 2024 traduit l’engagement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à réduire les risques et à garantir que toutes les personnes chez qui un diabète a été diagnostiqué aient accès à un traitement et à des soins équitables, complets, abordables et de qualité.
Ruth KUTEMBA