Le 24 Novembre 1965 – le 24 Novembre 2024, ça fait bientôt 59 ans que le général Joseph-Désiré Mobutu est arrivé au pouvoir au Congo-Kinshasa, après un coup d’État militaire, alors qu’il n’avait que 35 ans.
Le jeune officier avait promis de ne régner que pendant 5 ans pour restaurer la paix, avant de laisser le pouvoir aux politiques (civils), malheureusement il s’éternisera pendant 32 ans, avant d’être chassé, le 17 mai 1997, par un autre homme fort Laurent-Désiré Kabila dans un deuxième après un coup d’État militaire.
Cette même stratégie a été appliquée par Joseph Kabila lorsqu’il a succédé à son père le 26 janvier 2001. Dans son discours d’investiture, le Raïs avait annoncé qu’il se battrait bec et ongles pour réunifier le pays qui était émietté par des rébellions, avant d’organiser les élections « auxquelles je ne participerai pas ». Et bien, 5 ans plus tard, soit en 2006, il y a eu élections, et Joseph Kabila était, contrairement à sa parole, candidat à sa propre succession. Il est resté au pouvoir 17 ans, avant de passer le bâton à l’actuel président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Pour revenir à Mobutu, déjà en 1960, à peine 76 jours après l’indépendance du Congo, le 14 Septembre 1960, Mobutu s’imposait comme l’homme fort du pays. Il ne s’agit pas d’un coup d’État militaire, mais plutôt d’une simple révolution pacifique.
Mais le Maréchal Mobutu ne prend pas officiellement le pouvoir à ce moment-là. Il place en résidence surveillée le Premier ministre Patrice Émery Lumumba, pourtant son mentor politique (celui-ci avait nommé Mobutu secrétaire d’État à la présidence au sein du premier gouvernement congolais). Ce dernier, après avoir tenté une évasion, sera arrêté, puis transféré le 17 janvier 1961 dans le Katanga où il sera assassiné.
Après la mort de Lumumba, Mobutu réhabilite le président Kasa-Vubu à la tête du pays mais garde lui-même le commandement de l’armée qui fait face à une rébellion menée par les fidèles du Premier ministre assassiné jusqu’à sa prise de pouvoir officielle, le 24 Novembre 1965.
C’est à cette date qui marque le début d’un régime autocratique dirigé d’une main de fer. Éliminant au passage tout potentiel opposant au nouveau pouvoir. À l’instar d’Évariste Kimba, Premier ministre déchu et trois autres politiciens, accusés de comploter contre les nouvelles institutions avant d’être pendus début juin 1966.
L’année suivante, le grand léopard crée le Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti-État. Il en devient le « père fondateur ». Tous les Congolais sont de fait membres de la formation politique. Un monopartisme qui durera jusqu’en 1990. Cette année-là, les larmes aux yeux, le chef de l’État et président du MPR annonce qu’il quitte la tête du parti, autorisant en même temps le multipartisme.
Junior Mukuna