Le Bureau de l’Assemblée provinciale du Tanganyika se dit favorable à la mise en place d’un cadre de concertation avec la fédération des entreprises du Congo (FEC) en vue de trouver des solutions aux divers problèmes que connaissent les opérateurs économiques et par dessus tout, les populations dans cette province.
Cette résolution a été arrêtée, ce vendredi 31 janvier 2025 à Kalemie, chef lieu de la province lors d’un échange entre les membres du bureau de l’Assemblée provinciale sous le leadership de son Président, Cyril Kimpu Awel avec les représentants de la FEC/Tanganyika.
Ces échanges ont eu lieu dans la salle des plénières de cette première Institution en province où plusieurs points y ont été abordés. Il s’agit entre autres du prix vertineux du ciment gris à Kalemie, de la multiplicité des taxes, de la création et perception de certaines taxes sans soubassement légal, de la restauration du péage-route sur les routes de desserte agricole, de l’absence des imprimés de valeur cédant la place à l’évasion fiscale ainsi que de l’épineuse question liée à l’insécurité dans la ville.
Tout en félicitant le Président de l’Organe délibérant au Tanganyika, pour sa totale implication dans les démarches tendant à la réduction du prix du ciment, la FEC l’encourage à en faire davantage et peut compter avec son soutien. Suivant cette structure patronale, le ciment de la société GLC est plus cher à Kalemie où il est produit que dans les pays voisins à l’instar de Bujumbura et Tanzanie et même dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
« Il s’est agi d’abord de la situation autour du prix de ciments. Ce n’est pas normal, c’est même absurde que le prix du ciment à Kalemie soit plus élevé qu’à Goma, Kigoma en Tanzanie à l’extérieur du pays et ce ciment est produit à 60 Km au nord de la ville de Kalemie. Toutes les matières premières sont produites à Kalemie, enfin 80% de ces matières mais ce n’est vraiment pas normal que nous puissions payer plus cher que ceux qui sont plus loin que nous. Nous, nous payons presque 10$ la première qualité du ciment, 42.5% de concentration alors que la même qualité est vendue à 7.6$ ailleurs. C’est un écart énorme ! Il faudra bien que l’autorité budgétaire qui est l’Assemblée provinciale puisse voir cette situation de près » a indiqué, Jules Mulya, président de la FEC au Tanganyika.
Au cours de la même séance, le Bureau de l’Assemblée provinciale a été informé de la création et perception des taxes sans aucun soubassement légal. C’est le cas notamment de la taxe sur l’identification des exploitants forestiers qui vaut 150$ par individu et par an, du double paiement du permis de coupe et de l’acte d’abattage, de la prolifération des services œuvrant au port public de Kalemie et de la perception de l’argent sans imprimé de valeur.
« On a traité aussi d’autres questions. La situation économique de notre province est vraiment délétère et ce n’est secret pour personne. Le Président de l’Assemblée provinciale a même dit que Kalemie fait partie des villes où la vie est chère et pourtant, nous sommes près de Burundi, de la Tanzanie et de la Zambie » a-t-il poursuivi
La troisième législature de l’Assemblée provinciale s’étant entièrement inscrite dans le dialogue inter-institutionnel pour dissiper certains malentendus et trouver directement des solutions avec les acteurs concernés s’est proposée d’interpeller quelques ministres provinciaux selon le cas pour avoir des explications sur leurs actions.
Néanmoins pour la question relative au prix du ciment, Cyril Kimpu Awel a fait part aux membres du comité de la FEC de toutes ses actions ayant abouti à une légère réduction du prix. Il a informé qu’il est prévu une évaluation un mois après la mise en application de la nouvelle structure de prix avec la Direction de la société GLC. Il a promis d’associer à cette séance les représentants de la FEC et les a rassurés de tout son engagement à amener cette société à écouler le ciment au prix inférieur à celui de Goma. Au finish, les deux parties se sont mises d’accord sur leur volonté commune de collaborer continuellement et ce, à travers un cadre de concertation.
Junior Mukuna