L’ancien président de la CENI, devenu chef rebelle après avoir rejoint le M23 en décembre 2023, semble déjà montrer des signes d’essoufflement. Ces derniers mois, la dynamique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) a considérablement ralenti, notamment suite à une trêve humanitaire initiée par les États-Unis en juillet dernier, suivie de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu issu du processus de Luanda.
À sa création en décembre 2023, la coalition rebelle s’est rapidement imposée, recrutant massivement des combattants et des personnalités politiques congolaises. L’AFC/M23 a lancé des attaques simultanées dans le Nord-Kivu, s’emparant de plusieurs territoires, notamment à Lubero, Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Forts de leur succès initial, Corneille Nanga et ses lieutenants avaient même menacé d’étendre leur contrôle aux villes stratégiques de Beni et Butembo.
Un feu de paille
Malgré ces premières victoires, l’Alliance Fleuve Congo semble aujourd’hui perdre de son élan. Sur le terrain, bien qu’elle ait pris le contrôle de plusieurs localités, son avancée s’est rapidement essoufflée après la conquête de Kirumba, dans le territoire de Lubero. Depuis lors, le groupe armé n’a pas progressé et subit même des contre-attaques des combattants Wazalendo, qui ont repris certaines localités à Rutshuru.
Par ailleurs, l’engouement suscité par le mouvement à ses débuts s’est estompé. Les vagues de nouvelles recrues, qu’elles soient des citoyens ou des personnalités politiques, se sont taries. Les ralliements au sein de l’AFC/M23 ne font plus les gros titres, et certains membres politiques du groupe ont cessé de faire des apparitions médiatiques. Ce silence interroge et semble traduire des tensions internes.
Pressions internationales et incertitudes
La communauté internationale continue de mettre la pression pour une solution pacifique à la crise. Plusieurs États ont clairement fait savoir qu’une issue militaire n’était pas envisageable, forçant l’AFC/M23 à envisager de s’inscrire dans le processus de paix de Nairobi.
Le Rwanda, accusé d’être le parrain du M23, subit également des pressions internationales croissantes. Le régime de Paul Kagame, de plus en plus isolé sur la scène internationale en raison de son soutien présumé à la rébellion, pourrait être contraint de revoir sa position.
Dans ce contexte, l’avenir de l’AFC/M23 semble incertain. L’élan révolutionnaire qui portait la rébellion il y a quelques mois s’estompe, et son avenir dépend désormais de sa capacité à maintenir son influence face aux forces adverses et aux pressions diplomatiques croissantes.
Netic News / MCP , via mediacongo.net