Au Soudan, l’ancien dictateur Omar el-Béchir, renversé par l’armée il y a cinq ans, a été transféré la semaine dernière à Merowe, à plus de 400 km de la capitale Khartoum, selon son équipe juridique.
Omar el-Béchir a été envoyé le 19 septembre de sa prison au nord d’Omdurman à l’hôpital de Merowe, dans l’État voisin du Nord.
Selon un de ses avocats, son transfert a été demandé par son équipe juridique pour des raisons médicales. Il souffrirait de complications dues à son âge, 80 ans, nécessitant des traitements qui ne sont pas disponibles dans son ancien lieu de détention, la base militaire de Wadi Seedna.
Deux de ses collaborateurs ont été transférés en même temps que lui : l’ancien ministre de la Défense et l’ancien ministre des Sports. Trois semaines auparavant, l’ancien vice-président avait également été envoyé dans ce même hôpital à 450 km de Khartoum.
Il s’agit de raisons purement médicales, précise un journaliste soudanais, alors que la guerre entre les deux belligérants est entrée dans son 17e mois.
L’ancien chef d’État est toujours poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.
En 2019, alors que les Soudanais manifestaient depuis des mois contre le régime d’Omar el-Béchir, celui qui dirigeait le pays depuis 1989 avait été renversé par l’armée et arrêté. Visé par deux mandats d’arrêt de la CPI, il n’a jamais été extradé et est resté en prison au Soudan.
Un Soudan en proie, depuis le 15 avril 2023, à une guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d’un autre général, Mohamed Hamdane Dogolo dit « Hemedti ».
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et quelque 26 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère.