“Je suis épouse et mère de trois beaux enfants. Journaliste, présentatrice des journaux et productrice de magazines télévisés. Initiatrice de la RFA FONDATION et consultante en communication”, des mots de Rebecca Faila, invitée du Desk femme de Topenews.cd cette semaine.
Une femme nourrie de passion pour le journalisme depuis l’âge de huit ans, elle a gravi les échelons, du bas de l’échelle jusqu’à atteindre son niveau actuel.
Rebecca Faila, une femme aux multiples casquettes, elle assume les fonctions de Directrice de Programme dans une chaine privée de radio et télévision Malaika avec dénomination « Plus qu’une vision », émettant depuis la ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, Sud-Est du pays.
Connue par ses paires également comme Initiatrice du Marathon de la presse dans l’espace Katanga, un rendez-vous annuel des journalistes. Elle est, par ailleurs, licenciée en gestion du marketing.
Le début d’une histoire qui inspire
Mon parcours est parsemé d’une longue histoire riche en expériences (sourire). Je suis passionnée par la radio et la télévision depuis mon plus jeune âge. Nous sommes à Likasi, ville située à 120 Kilomètres de la ville de Lubumbashi où j’ai entamé mes débuts avec de modestes interventions dans une émission radiophonique pour enfants. J’y participais en envoyant mes sujets par correspondance. Une fois, j’ai eu la chance d’être invitée pour une intervention en direct dans une émission pour enfants de la Radio ‘’Rama’’. Je n’avais que huit ans, mais cela ne relevait pas encore du journalisme, je tenais juste à vous partager ma passion (sourire).
Début du parcours professionnel
J’ai marqué mes premiers pas dans ce métier en exerçant comme reporter à Alfajiri télévision à Likasi.
Avant d’être présentatrice d’une émission dédiée aux enfants, intitulée Les Poupons. Au fil du temps, j’ai eu l’opportunité de prendre part à des émissions d’actualités en tant que membre de la rédaction. Finalement, je suis partie d’Alfajiri pour rejoindre Malaika TV à Lubumbashi, où j’exerce actuellement. Depuis mon arrivée, j’ai gravi les échelons au fur et à mesure. Initialement engagée pour la rédaction, j’ai été réorientée vers la production où j’ai commencé en tant qu’animatrice et présentatrice des émissions, puis j’ai occupé le poste de secrétaire des programmes et des productions.
Par la suite, j’ai été chargée des programmes et, actuellement, j’occupe le poste de directrice des programmes et des productions.
Disons que mon parcours a été jalonné de défis et d’opportunités qui m’ont permis de grandir professionnellement (sourire). Je suis passionnée par mon métier et je suis reconnaissante de pouvoir exprimer ma créativité et mon engagement à travers les médias audiovisuels.
Lorsque le métier passionne, possible de transcender les difficultés
Mme Ruth, le journalisme est une véritable vocation pour moi. Dès mes premiers pas dans ce domaine, j’étais prête à travailler même sans être rémunérée, car je croyais fermement en l’importance d’informer la société et de donner une voix à ceux qui en ont besoin. Je me rappelle encore de mes débuts en tant que reporter dans une grande chaîne de télévision à Likasi où j’ai appris les rouages du métier avec l’aide de mes supérieurs et collègues et en étant sur le terrain, à la recherche de sujets intéressants et à réaliser des reportages.
Je me suis résolu que le journalisme était bien plus qu’une simple collecte d’informations (sourire). J’ai découvert une responsabilité de présenter ces informations de manière équilibrée, impartiale et précise et je crois au pouvoir du journalisme pour informer, éduquer et sensibiliser les gens à des problèmes importants.
En tant que directrice de programme, partagez-nous votre secret
(Étonnement !) Notre secret réside dans le travail et l’engagement constant envers la qualité et la diversité du contenu que nous proposons. Nous nous efforçons de créer des programmes attrayants et engageants qui reflètent les goûts et les intérêts variés de nos téléspectateurs et auditeurs (rire). Pour cela, la chaîne investit dans une équipe talentueuse et créative de réalisateurs, animateurs et producteurs qui travaillent en étroite collaboration pour développer des concepts uniques. En tout cas, nous nous efforçons de maintenir des normes élevées en termes de production.
En RDC, les téléspectateurs préfèrent les chaînes qui sont sur le bouquet Canal+ au détriment des chaînes locales, quelles seraient les raisons ?
Les préférences du public peuvent également être influencées par des facteurs culturels et sociaux, ainsi que par l’influence de la culture occidentale …
Lorsque les obstacles deviennent une source d’inspiration
J’ai été confrontée à de nombreux défis tout au long de ma carrière. En tout cas, jusqu’ici, l’un des défis les plus marquants a été de faire face à des menaces personnelles en raison de mon travail. J’ai reçu des intimidations et des menaces de différentes sources (regret). Je me rappelle d’un incident où j’ai même failli être chassée de l’université à cause d’un reportage diffusé par ma chaîne Alfajiri à l’époque. Ce reportage avait suscité de vives réactions et a déplu à certains individus influents… Ces expériences m’ont amenée à renforcer ma détermination à défendre la liberté de la presse et à poursuivre mon engagement envers un journalisme responsable. Je reste convaincue que la vérité et l’intégrité sont des piliers essentiels de notre profession.
Avez-vous des références dans ce métier ?
Évidemment, Ruth, je peux citer Clair Chazal, Laurent Delahousse, malgré qu’il soit un homme, j’aime son rendu, un peu Chantal Kanyimbu (sourire).
Vos perspectives ?
Oui, tellement de projets, que Dieu me prête vie. J’ai beaucoup de projets dans le cadre de ma fondation, axés sur l’éducation et le changement positif, et cette année 2024 marque le 10e anniversaire du Marathon de la presse.
Épisode de regret en avez-vous ?
Je considère chaque épisode de mon parcours comme une leçon précieuse. Plutôt que de regretter des épisodes spécifiques, je préfère les considérer comme des opportunités d’apprentissage qui ont contribué à ma croissance en tant que journaliste. Chaque difficulté surmontée m’a permis de devenir plus résiliente et plus compétente dans mon travail.
Est-vous fière de votre profil ?
Ne pas l’être serait de l’ingratitude envers Dieu. Je suis reconnaissante pour les compétences que j’ai développées, les informations partagées et l’impact que j’ai pu avoir sur la société à travers mon travail. Je suis fière et surtout honorée de contribuer à informer et à donner une voix à ceux qui en ont besoin (sourire).
Un message particulier à toutes les femmes confondues
J’adresse un message d’encouragement à toutes les femmes du monde, et en particulier à celles de la RDC et de Lubumbashi. Vous êtes des femmes fortes, intelligentes et résilientes, capables de surmonter les obstacles et de réaliser de grandes choses. Ne laissez personne vous décourager ou limiter vos aspirations. Votre contribution est précieuse pour éduquer, informer, inspirer et établir un changement positif
Rebecca FAILA reste convaincue que le journaliste peut contribuer à un monde meilleur :
« Au-delà d’être une carrière pour moi, c’est une passion qui anime chaque fibre de mon être. »
Elle a hâte de continuer à explorer de nouvelles histoires, à donner une voix à ceux qui ne sont pas entendus et à être le témoin d’une l’histoire en train de s’écrire. « Malgré les défis et les incertitudes auxquels nous sommes confrontés dans le paysage médiatique actuel, ma passion pour le journalisme ne faiblit pas ». A-t-elle conclu
Ruth KUTEMBA